Depuis octobre 2015, l’Anacej accompagne la ville de Fontenay-Sous-Bois, dans le Val-de-Marne (94), dans la mise en place d’une initiative innovante pour mieux prendre en compte l’avis des jeunes de la ville. Nous avons rencontré Sarah Jesu, chargée du projet #jeunesafontenay et lui avons demandé de nous présenter la démarche mise en place par la ville…
Pouvez-vous nous présenter la démarche mise en place par la ville de Fontenay-Sous-Bois pour recueillir le point de vue des jeunes de la ville ?

Cette démarche est fondée sur la conviction que les jeunes, s’ils connaissent des problèmes, ne sont pas un problème en tant que tel, qu’ils ont des capacités pour agir et construire des propositions, et que leur mieux-être à Fontenay repose sur une complexité de facteurs : la Ville, en particulier, assume de fortes responsabilités vis-à-vis des jeunes.
La première étape a été la réalisation d’un état des lieux de la jeunesse, indispensable pour faire correspondre au maximum le contenu des assises de la jeunesse à ce qu’en attendaient les jeunes. L’évaluation des besoins des 11-30 ans (au regard de différentes dimensions de la vie sociale ainsi qu’en termes de reconnaissance sociale), le recensement des nombreux dispositifs et structures favorisant le développement et l’intégration et la mise en relief des attentes et des besoins couverts en étaient les principaux objectifs.
La seconde étape vise donc à la mise en place de temps de rencontres, de débats et d’échanges pour favoriser l’expression des jeunes et le dialogue entre eux et avec les acteurs investis dans les questions touchant à la jeunesse :
Lors d’évènements préexistants dans la ville (festivals, compétitions sportives, rendez-vous citoyens, forums de l’emploi, animations et fêtes municipales) mais aussi à travers l’organisation de temps spécifiquement imaginés pour les assises (rencontres dans les quartiers de la ville, rencontres avec les parents, organisation de débats dans les établissements scolaires)
Autour des thèmes étant remontés comme prioritaires par les jeunes durant la phase d’état des lieux.
Mais aussi sous des formes adaptés à chaque type d’évènements. Nous avons choisi de limiter les formats trop « formels » et de privilégier les supports visuels et numériques (vidéo, webradio)
Avec le support d’une campagne de communication adaptée aux utilisations courantes des jeunes (réseaux sociaux, selfies, questionnaires sur tablette numérique …)
Enfin, une dernière étape consistera à l’organisation d’une journée de restitution et de mutualisation en fin d’année qui associera l’ensemble des jeunes, des acteurs, des partenaires qui auront été mobilisés à chaque rencontre. Des propositions seront alors rédigées pour être proposées lors d’un conseil municipal extraordinaire de la jeunesse en novembre ou en décembre.
Qu’attendez-vous de cette initiative ?
Le projet #jeunesafontenay vise à l’émergence de changements concrets au sein de la politique municipale jeunesse, changements en rapport avec les réalités vécues par les jeunes, qui se construiront en tirant parti de leur compétences et leurs potentiels (en tenant compte des marges de manœuvre et des domaines de compétences de la municipalité).
Cette initiative va permettre une injection d’idées et d’attitudes sur l’ensemble de politiques et des pratiques de la ville, donnant aux questions des jeunes une place centrale et en réaffirmant leur rôle de citoyen, dont la parole est prise en compte dans la vie locale.
De plus, indirectement, les impacts recherchés à travers ce projet sont la mobilisation d’acteurs très divers (services de la ville, associations, institutions, entreprises) leur implication et leur réflexion sur la nécessité de transversalité de leurs actions.
Qu’est ce vous apporte l’ANACEJ dans la mise en place de ce projet ?
Présent lors des instances de décisions que sont les comités de pilotage et technique, mais également à chaque étape de construction et de réalisation de la démarche, l’accompagnement et l’expertise de l’ANACEJ sont essentiels et guident les acteurs du projet, essentiellement sur les orientations à définir, les stratégies de communication et d’animation.