Nous vous en parlions déjà en mars, 5 membres du Conseil des Jeunes d’Allonnes (72) travaillent depuis 2 ans sur un projet de co-développement et d’échanges culturels avec le Sénégal. Suite à leur séjour de 2 semaines, en avril dernier, nous avons interviewé Fatou Ndoye, qui nous explique les différentes étapes du projet et les moments forts du voyage !

Bonjour Fatou, peux-tu nous présenter le groupe qui participe à ce projet de co-développement ?
Nous sommes un groupe de 5 jeunes entre 17 et 23 ans, Amandine, Sofiane, Zinedine, Zaïda et moi, Fatou. Nous faisons tous partie du Comité des Jeunes d’Allonnes, qui est une instance de démocratie participative.
Peux-tu nous expliquer l’idée de base de votre projet, l’objectif principal de ce dernier et son origine ?

Au cours d’une autre journée, les membres du CJA devaient choisir un ou plusieurs projets parmi les propositions faites lors de la conférence populaire. C’est ainsi que le groupe s’est formé autour de ce projet au Sénégal.
Au début, nous souhaitions développer un projet avec des enfants, dans une pouponnière ou dans une école. C’est lorsque nous avons trouvé notre partenaire que l’objectif du projet s’est affiné et orienté vers le co-développement et l’échanges culturels.
Afin de pouvoir mener à bien cette idée nous avons créé notre junior association, la “Junior Solidaire Sénégal”. Cela nous a permis d’être beaucoup plus autonomes et de pouvoir mener des actions d’autofinancement pour récolter des fonds, de faire des demandes de subvention… Nous étions obligés d’être en association pour pouvoir ouvrir un compte bancaire. Nous sommes quand même toujours restés dans le CJA. Nous participons toujours aux autres travaux du conseil de jeunes.
Qu’avez-vous fait, avant de partir, pour garantir la réussite de votre projet ?
Avant de tout mettre en place il a fallu convaincre les élus, écrire le projet, leur faire voter… C’était une étape très difficile. Ensuite, il a fallu trouver un partenaire, cela a été assez long aussi car trouver un partenaire fiable n’était pas aisé. Nous avons finalement décidé de nous faire accompagner par les CEMÉA, qui sont en partenariat avec les Éclaireurs et Éclaireuses du Sénégal à Rufisque. C’est avec eux que nous avons pu préparer notre séjour.
Après la création de la junior association, nous avons déposé des demandes subvention auprès de plusieurs partenaires (Région, Département, DDCS…), ça non plus ce n’était pas évident car il fallait remplir beaucoup de dossiers et défendre notre projet avec des officiels. Nous avons aussi dû communiquer sur toutes les actions que nous menions autour de ce projet pour récolter d’autres fonds… Le soutien de nos familles était très important, il fallait les convaincre eux aussi… C’était pas évident pendant la période des attentats en France et aussi en Afrique de l’Ouest.

En tout, on est resté 13 jours sur place, nous avons travaillé dans l’école Ousmane Mbengue), où nous avons rénové 3 classes et une salle informatique… On a refait les peintures, aménagé les salles, construit des parterres en éco-brique dans la cours… Nous avons également fait des visites dans la ville de Dakar, sur l’Île de Gorée, à l’Assemblée nationale où nous avons rencontré un député, qui nous a expliqué l’histoire du Sénégal, les différences entre les institutions françaises et sénégalaises. Nous sommes partis pour un projet de co-développement et échanges culturels mais on était aussi intéressés par la connaissance des institutions sénégalaises.
Nous étions accueillis, sur place, par les Éclaireurs sénégalais, qui avaient une auberge appelée “La Maison des éclaireurs”. Nous avons vécu pendant 2 semaines avec cinq jeunes sénégalais dans la maison en partageant les tâches quotidiennes … Toutes les activités du séjour ont été vécues ensemble du chantier aux visites en passant par le petit déjeuner. Cela nous a permis de créer très rapidement des liens avec ces jeunes et une vraie dimension d’échange intéressante. Le soir nous faisions des débats, on parlait des a priori qu’on avait sur la France et sur le Sénégal, et nous avons été surpris par les réponses et la façon dont notre regard a évolué par rapport à ça…
Qu’est-ce que cette démarche vous a apporté personnellement ?
Pendant l’année et demi où nous avons préparé le projet, et encore maintenant, nous avons beaucoup appris. Comme je le disais, puisqu’on se connaissait déjà tous les 5 avant le séjour, on pensait se connaître. L’être humain est une personne complexe. Je les ai redécouverts tous, je me suis redécouverte moi-même aussi… Il a suffit que tu vives une expérience ensemble, différente de ce que tu vis d’habitude et tu es surpris…

Déjà nous organisons une soirée de restitution, le vendredi 8 juillet à 18h à Allonnes. Avec des animations, un dîner franco-sénégalais…
Maintenant nous aimerions que les jeunes qui nous ont accueillis puissent venir en France, à Allonnes, en 2017. Pour moi, qui dit échange, dit réciprocité. Donc si nous nous rentrons du Sénégal, avec beaucoup d’expériences exceptionnelles et qu’au retour eux ne viennent pas, ce n’est pas vraiment un échange… Donc là on va refaire une demande de subvention, récolter des fonds, solliciter le soutien de la ville pour pouvoir les accueillir.
Amandine, Sofiane, Zinedine, Zaïda et Fatou étaient accompagnés pendant leur séjour et tout au long du projet par Boueni Halifa, Animatrice du CJA et Camille Laloyer des Céméa.
Vous souhaitez soutenir cette initiative ?
Renseignez-vous via leur page Facebook ou auprès de Boueni Halifa, animatrice du CJA.
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