Le 17 mars nous dévoilions les résultats de notre sondage sur le comportement électoral des 18-25 ans à 5 semaines du premier tour de l’élection présidentielle. Retrouvez la réaction de Bernard Deljarrie, Délégué général de Cap’Com, le Réseau de la communication publique et territoriale face à nos résultats…

Cap’Com, en partenariat avec l’Association des Maires de France, a mis en place en 2016 une campagne de communication publique en faveur de l’inscription sur les listes électorales, que pensez-vous des résultats de notre enquête à ce sujet ?
11% à 13% des 18-25 ans disent ne pas être inscrits sur les listes électorales alors que l’inscription est automatique à leur majorité. Et 16% des jeunes de la même tranche d’âge se déclarent inscrits dans une autre commune que celle dans laquelle ils résident. Les jeunes mal inscrits risquent d’être dans l’impossibilité d’aller déposer un bulletin de vote ou ne feront pas l’effort d’un déplacement pour aller voter pour tous les tours de scrutin, notamment pour les législatives qui suivront la présidentielle. Cet éloignement est la première raison de l’abstention pour 16% des inscrits, selon cette étude. Des chiffres qui confirment que la non et la mal inscription touchent 1 jeunes sur 4, soit de l’ordre d’un million de 18-25 ans.
Que pensez-vous, justement, des raisons principales de l’abstention identifiées dans cette étude ?
L’abstention chez les 18-25 ans repose sur la même raison qui l’a vu croître depuis une quinzaine d’années au sein d’une grande part de la population : la défiance envers les politiques. Pour les jeunes, les élus ne défendent pas leurs idées et, de plus, ils sont impuissants à changer la société comme la situation personnelle de chacun. Ce sondage confirme ce sentiment de défiance qui n’est pas un désintéressement de tout débat ou action politique mais un éloignement d’un « système » de gouvernance.
Notre sondage interroge aussi sur les moyens d’information et l’influence de ces derniers, qu’en dites-vous ?
Dans l’information politique des jeunes, les médias traditionnels, selon ce sondage, gardent un rôle important notamment la télévision, média de masse dans toutes les tranches d’âge. La presse nationale et la radio ne sont pas absentes des sources d’information des jeunes. Bien évidemment, internet rencontre aussi un vif succès. Facebook et les sites en ligne sont largement utilisés, cités par 1/3 des jeunes comme étant l’une de leurs principales sources d’information. Mais loin d’en rester là, c’est aussi au travers des échanges qu’ils ont avec leur entourage que les jeunes s’informent, auprès de leur famille comme auprès de leurs amis. Cette diversité de sources d’information sur la politique, révélée par ce sondage, est positive et explique le sentiment qu’expriment les jeunes qu’au final ils décident seul de leur choix politique sans être particulièrement influencés par un média ou une relation. Moins positif est la croyance, pour un jeune sur deux, que les médias auprès desquels ils s’informent n’ont pas de point de vue politique particulier. Un manque d’analyse et d’esprit critique, reflet du système éducatif, qui explique le succès des fake news et autres théories complotistes.