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Les résultats de l'étude sur le vote des jeunes aux municipales et européennes 2014

Dernière mise à jour : 28 févr. 2020

A la suite des élections de mars et mai 2014 (23 et 30 mars élections municipales, 25 mai élections européennes), de nombreux médias titraient sur l’abstention grandissante des jeunes et sur la forte proportion de ces derniers à se tourner vers les extrêmes. L’Anacej, qui s’est depuis longtemps emparée de l’enjeu de l’expression électorale des jeunes, a souhaité proposer une étude d’envergure afin d’explorer les comportements des jeunes vis-à-vis des élections.

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Cette étude s’est déroulée en deux vagues, aux lendemains des élections, auprès d’un double panel de jeunes français âgés respectivement de 15 à 17 ans et de 18 à 25 ans. Cette méthodologie ayant pour vocation derecueillir les perceptions des jeunes interrogés concernant l’abstention et de la participation des jeunes, d’explorer les causes possibles de cette abstention et les solutions techniques pour améliorer la situation.

A la suite de l’analyse des résultats par un collège international de scientifiques spécialisés sur la question du vote des jeunes, dirigé par Mickaël Bruter, Civic Planet a produit un document reprenant l’ensemble des enseignements de cette grande consultation. Consultez ce document !

  1. Un constat sévère des jeunes : entre déception et pessimisme pour l’avenir

Si l’étude révèle que les jeunes sont généralement intéressés par les questions politiques, elle montre aussiqu’ils sont trop déçus vis-à-vis de l’offre politique qui leur est proposée pour participer en masse et perçoiventles personnalités politiques comme les principaux responsables de l’abstention.

Bien que les derniers scrutins montrent que la jeune génération s’abstient plus que celle de leurs aînés, l’étude montre que cette abstention varie en fonction des scrutins. Ainsi, là où les politiques arrivent à intéresser les jeunes et à parler de problèmes qui correspondent à leurs intérêts politiques, les jeunes peuvent voter autant, voir plus que les générations plus âgées.

Si les jeunes s’abstiennent plus que leurs aînés, ce n’est pas par manque d’intérêt mais en raison d’une profonde déception et d’un cynisme puissant à l’égard des élites politiques. Ils décrivent eux même leur départicipation comme évitable.

Pour les jeunes de 18 à 25 ans les trois principales causes de l’abstention sont : 1. les mensonges des politiques, 2. le fait que les campagnes ignorent les préoccupations réelles de la situation et 3. la malhonnêteté des politiques.
  1. Les choix électoraux des jeunes, révélateurs d’un besoin d’une nouvelle offre politique

Le vote des jeunes est avant tout marqué par un rejet de tous les partis établis. Ils sont plus enclins que la moyenne des Français à choisir de porter leur vote sur des petites listes apolitiques, exprimant l’espoir d’une « politique différente » et une défiance vis-à-vis des forces politiques existantes, qu’elles soient modérées ou extrêmes.

Dans cette continuité, ils sont bien plus intéressés par les programmes que par les personnalités et les principaux thèmes de campagne sur lesquels ils ont basé leur décision le jour du vote sont des thèmes d’intérêt spécifique à la jeunesse comme aux grandes problématiques plus traditionnelles (1. impôts locaux, 2. Économie, 3. Éducation, 4. Environnement). A noter que l’insécurité ou l’immigration préoccupent moins que chez les autres générations…

Notons aussi que les jeunes interrogés considèrent que la qualité principale chez un futur Président de la République est l’honnêteté, l’expérience n’étant que peu valorisée par ces derniers pour occuper un tel poste.

Enfin, les jeunes interrogés ont une croyance profonde dans les progrès d’une citoyenneté européenne(électorale et générale) fondamentale dans leur vie, comme par ailleurs d’une démocratie locale toujours essentielle et dans laquelle ils sont investis.

  1. Quelles solutions pour un vote des jeunes accru et plus épanouissant ?

A travers cette étude le but était de comprendre ce que les citoyens apprécient dans leur expérience en tant qu’électeur, pour s’attacher à ces perceptions positives et rendre les conditions du vote propice à leur mobilisation.

Afin de rendre l’expérience du vote épanouissante, les jeunes interrogés font ressortir 4 grandes solutions :

  1. le renforcement de la démocratie directe et un plus grand recours au référendum sur les questions qui les intéressent telles que l’Europe ou les libertés individuelles

  2. l’organisation systématique de débats au lycée en période électorale en lien avec les représentants des organisations jeunesse des partis politiques

  3. la limitation des mandats électoraux dans le temps à pas plus de deux mandats consécutifs

  4. l’organisation d’un vote anticipé permettant aux électeurs de voter soit dans leur bureau de vote, soit dans des bureaux de vote spécifiquement situés dans la même commune (jusqu’à 2 semaines ou un mois avant la date officielle du scrutin)

Une cinquième mesure un peu différente (qui nécessiterait des changements techniques importants au niveau institutionnel) mais largement souhaitée, consisterait à permettra aux jeunes de voter le jour du vote dans des bureaux de vote situés dans la commune de leur choix, facilitant notamment la vie de ceux qui travaillent ou étudient hors de leur ville d’inscription.

Le droit de vote à 16 ans, même si peu demandé par les jeunes interrogés, semble avoir fait ses preuves dans les pays où il a été instauré. En effet, les enquêtes montrent que dans les faits, le droit de vote à 16 ans a une influence très positive sur le taux de participation ainsi que sur la satisfaction démocratique des jeunes. 18-20 ans étant de bien des manières le pire moment pour entrer dans la vie citoyenne (sortie du système scolaire et familial, instabilité géographique et professionnelle ou éducative…), tandis que 16 ans permet d’inviter les jeunes à voter pour la première fois à un moment où l’immense majorité d’entre eux vivent encore dans leur famille, vont encore à l’école et peuvent donc bénéficier à fond des liens sociaux et personnels leur permettant de découvrir le vote, son principe et ses enjeux.

Enfin il semble qu’une véritable réflexion sur la « première fois » électorale des jeunes soit à mener par les pouvoirs publics pour faire de ce moment qui représente un véritable enjeu tant conscient qu’inconscient chez les jeunes.

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Un regard à 360° sur l'actualité des politiques en lien avec la participation des enfants et des jeunes

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