Mercredi 26 février, 3 membres du ComJ ont rencontré Geneviève Avenard, Défenseure des Enfants, à l’occasion de la mise en place de “la démarche nationale de participation du défenseur des droits“. Ce dispositif, permettra aux acteurs.trices engagé.e.s, de remonter leurs actions en faveur des droits de l’enfant. En prélude du 30ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, Geneviève Avenard, Défenseure des enfants, répond à nos questions.
Pouvez-vous nous expliquer votre rôle de Défenseure des Enfants et les missions du Défenseur des Droits vis-à-vis des droits des mineurs ?
Le défenseur des droits est chargé par la Constitution d’une mission large de défense des droits fondamentaux et des libertés individuelles. La défenseure des enfants est l’une de ses adjoints, et à ce titre, mon rôle est de défendre et de promouvoir l’intérêt supérieur et les droits des enfants, de tous les enfants vivant dans notre pays. Avec nos équipes, nous recevons et traitons environ 3000 réclamations par an qui dénoncent des situations dans lesquelles ces droits ne sont pas respectés : droit à l’éducation et à la scolarisation ; droit pour un enfant handicapé de vivre comme et avec les autres ; droit à être protégé contre les violences sous toutes leurs formes (par exemple, de plus en plus de harcèlement)… Nous faisons en sorte que les enfants concernés soient rétablis dans leurs droits, mais nous allons plus loin, en adressant aux pouvoirs publics des recommandations ou des rapports visant à améliorer le cadre juridique ou les pratiques : pour permettre à chaque enfant de grandir dans les meilleures conditions possibles.
L’année 2019 marquera le 30ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. Quels vœux faites-vous pour cet anniversaire hautement symbolique ? Quelle démarche de participation lancez-vous à cette occasion ?
Je fais le vœu que la promesse faite aux enfants du monde par l’organisation mondiale des nations Unies en 1989 soit enfin réalisée, sans distinction aucune entre eux, et qu’ils soient en particulier protégés contre les violences sous toutes les formes, qui portent gravement atteinte à leur dignité, et à leur intégrité physique et mentale. Aussi, que les enfants soient effectivement considérés comme des personnes à part entière, dont les opinions, sentiments, émotions doivent être pris au sérieux par les adultes qui les entourent. C’est pourquoi nous avons choisi de lancer, en cette année hautement symbolique de célébration du trentenaire de la convention, une démarche nationale de participation et de consultation sur la mise en œuvre concrète de leurs droits, vue par les enfants eux-mêmes.
Selon vous, en quoi les dispositifs de participation d’enfants et de jeunes mis en place par des collectivités territoriales, participent de la défense et de la promotion des droits ?
Ces dispositifs de participation sont d’abord extrêmement importants pour développer dans les institutions une culture des droits de l’enfant (jusqu’à 18 ans dans la convention internationale !), en contribuant à changer le regard des adultes. Ensuite, ils offrent aux enfants et jeunes élus la possibilité de développer des connaissances et compétences dans le cadre des projets qu’ils vont élaborer et proposer, et de se trouver de fait placés en situation de défenseurs des valeurs des droits de l’Homme. Plus largement, l’apprentissage par les plus jeunes d’une éthique de la responsabilité, du sens critique, de l’analyse, de même que leur accès à des informations de qualité, constituent autant de leviers de promotion des droits de l’enfant.
Propos recueillis par David Oupoh, auprès de Geneviève Avenard, Défenseure des droits de l’enfant.
Vous souhaitez en savoir plus sur les missions de la Défenseure des Enfants ou la saisir ? Consultez le site internet de l’institution !
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