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Les tiers-lieux, une nouvelle réponse aux besoins des jeunes

Dernière mise à jour : 30 janv.

Les tiers-lieux répondent à plusieurs besoins des jeunes et sont une opportunité pour faciliter leur rapport aux services publics et leur participation. Ils ne sont pas l’apanage des grandes villes et c’était un des sujets de la rencontre du réseau Anacej des petites et moyennes communes en décembre dernier.

 Le Corner, tiers-lieu jeunesse de la ville de Feyzin (69)
 Le Corner, tiers-lieu jeunesse de la ville de Feyzin (69)

Un espace dit « tiers-lieu », de quoi parle on ?

Il n’existe pas de définition formelle du tiers-lieu. Ce sont des espaces hybrides qui peuvent mêler à la fois des espaces de travail partagés, café associatif, café culturel, atelier de fabrication numérique, des ressources et d’autres activités. De plus, il y un intérêt à ne pas définir clairement les tiers lieux pour permettre aux dynamiques d’initiative de ne pas être enfermées dans une description formelle. Le plus souvent ces lieux sont portés par des communautés de citoyens pour répondre à leurs besoins mais aussi à ceux du territoire.

Dans les espaces de tiers-lieux, l’usager est un contributeur actif à la dynamique collective et citoyenne. Ces lieux permettent de développer le pouvoir d’agir des individus.

 

L’état souhaite accompagner le développement de ces espaces pour redynamiser le tissu territorial. Il a créé France Tiers-lieux en 2018, un groupement d’intérêt public qui travaille avec cinq ministères : cohésion des territoires (ANCT), le ministère du travail, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, le ministère de l’économie, et le ministère de la culture.

 

Quelques chiffres :

On dénombre en 2018, 1800 tiers-lieux. En 2023, France Tiers-Lieux cartographiait 3900 espaces.

Les initiateurs de ces projets sont majoritairement des personnes constituées en association (60%) ou en coopérative (20%) mais aussi des collectivités territoriales (14%). Ces projets peuvent aussi être mis en place par des établissements scolaires ou des universités.

Géographiquement, 1/3 des tiers se situe dans un milieu rural et 62% sont situé en dehors des métropoles.


Le Corner, un exemple de tiers-lieu jeunesse inspirant


Le tiers-lieu Le Corner a été créé en 2019 par Feyzin, ville de 9 700 habitants dans la banlieue de Lyon, en associant les jeunes de la ville. Il est géré par la fédération Léo Lagrange et compte une équipe de quatre personnes (un directeur, deux animateur·ices Information Jeunesse et un agent municipal mit à disposition par la ville). Il est labellisé Information jeunesse et Alpha Léo.

L’objectif de l’équipe est à la fois d’informer les jeunes de 14 à 25 ans, la plupart des demandes concernent la formation et l’orientation, et de les accompagner dans leurs projets pour créer une dynamique de pouvoir d’agir, pilier de l’éducation populaire.

Il existe trois commissions : Solidarité, Citoyenneté et Développement Durable. A titre d’exemple, la commission Solidarité travaille pour mettre en place un frigo solidaire et de récupération des denrées alimentaires non vendues.

Il y a une grande souplesse par rapport au passage des jeunes, ils peuvent arriver et partir quand ils le souhaitent sur les heures d’ouverture de la structure.

Le Corner propose également des temps de mentorat, des formations au BAFA ainsi que des chantiers jeunes, par exemple pour la rénovation de bâtiment municipaux ou d’espaces verts, qui permettent aux jeunes de percevoir un peu d’argent. Les jeunes qui fréquentent la structure peuvent aussi être mobilisés par les bureaux de quartier de la ville pour par exemple repeindre un transformateur ou organiser un repas intergénérationnel. Une fois par an, Le Corner organise le forum des métiers et une bourse aux projets afin de soutenir les jeunes dans leurs initiatives.


Présentation de Remy Seillier, directeur général adjoint de France Tiers-Lieux, à Rumilly en décembre 2024.
L’équipement Le Corner de la ville de Feyzin (69)

Rumilly imagine son tiers-lieu avec les jeunes


Suite au diagnostic réalisé en 2021 par Rumilly (Haute-Savoie, 16 000 habitants) dans le cadre du PEDT, il est apparu que le projet d’un tiers-lieu pourrait être un moyen de répondre aux différents enjeux du plan d’action à destination des 11-21 ans (cf article politique enfance jeunesse de Rumilly).

Afin que les jeunes rumilliens puissent participer à la réflexion engagée par la ville, un programme de consultation a été conduit en deux phases.

Un questionnaire simple a été conçu pour interroger les jeunes sur leurs habitudes durant les temps périscolaires et sur ce qu’ils souhaiteraient faire au sein d’un nouvel équipement jeunesse. Il leur était aussi proposé de participer à une table ronde pour approfondir la réflexion. Ce questionnaire a été diffusé sur l’ENT des collèges et lycées situés à Rumilly et a obtenu un taux de réponse important.


La table ronde a rassemblé les acteurs du CMJ, les jeunes engagés dans les CVL, le réseau des anciens du CMJ et une dizaine de jeunes ayant répondu au questionnaire. Les échanges ont porté sur la politique jeunesse de Rumilly, les services proposés dans le futur tiers-lieu mais aussi son aménagement.

Le projet étant précisé, la Ville a étudié plusieurs opportunités immobilières en centre-ville et facilement accessibles. Le projet doit être réalisé en 2025.

Présentation de Remy Seillier, directeur général adjoint de France Tiers-Lieux, à Rumilly en décembre 2024.
Visite d’un lieu envisagé par la municipalité pour la mise en place d’un tiers-lieu

Pour se documenter sur les tiers-lieux, voir aussi l’exemple de Quartier Jeunes créé par la Ville de Paris en 2021 pour les jeunes de 16 à 30 ans.

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