Mobilisation pour les quartiers prioritaires
- David Oupoh Gozo
- 14 mars
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 avr.
Le 13 mars, l’Anacej était présente à l’appel à une mobilisation nationale pour les quartiers prioritaires lancé par les associations d’élus du bloc communal *, en présence de Juliette Méadel, Ministre déléguée chargée de la Ville. (Cf : Appel d’Epinay-sous-Sénart)
Avec des représentants de fédérations sportives, sociales et de jeunesse, les élu·e·s ont partagé plusieurs constats : ces populations cumulent les difficultés sociales et économiques et leur situation se dégrade, l’égalité d’accès aux politiques de droits commun n’est pas assurée, le sentiment d’abandon grandit parmi les habitants et les acteurs sociaux, le vieillissement de la population est un défi supplémentaire à venir pour ces quartiers, les programmes de rénovations urbaines et de la politique de la ville sont à un moment charnière et doivent être renforcés. Ce tableau n’a pas occulté les nombreuses actions menées par une diversité d’acteurs sur le terrain et qui, tant bien que mal, apportent des réponses.

Les enfants et jeunes des quartiers prioritaires
Les sujets concernant l’enfance et la jeunesse figuraient dans ces trois heures d’échange. Le président de France urbaine a souligné la vitalité de la jeunesse dans ces quartiers, ses qualités d’entraide et de solidarité bien loin des stéréotypes dont elle est souvent affublée. Des représentant de fédérations sportives ont rappelé leur mission d’émancipation et de citoyenneté auprès des jeunes, leur travail important d’aller vers et d’accompagnement au-delà de la pratique sportive.
Enfin la première priorité annoncée par la ministre pour le prochain Comité interministériel des villes, très attendu, est l’enfance et l’adolescence avec notamment les cités éducative (voir notre Anacej Bonjour), le travail sur la santé mentale des enfants. La ministre plaide pour des actions sur l’enfance en mentionnant le Prix Nobel d’économie James Eckman qui a démontré qu’une dépense sur cet âge économisait une dépense dix fois plus importante en réparation à l’âge adulte.
La prise en compte de la santé mentale témoigne de l’importance du travail d’alerte mené par de nombreux acteurs comme le Défenseur des enfants qui y a consacré son rapport en 2021 avec la participation de notre réseau. Sont aussi mentionnées les actions des Agences régionales de santé pour développer les compétences psychosociales et le rôle des conseils locaux de la santé mentale.
Une nécessaire mobilisation
En conclusion, Valérie Létard, Ministre chargée du logement, a affirmé sa volonté d’agir mais aussi rappelé la mobilisation nécessaire des parlementaires. Damien Allouch, secrétaire général de Ville et banlieue, a alerté sur le danger que représente l’extrême droite pour la pérennisation de ces actions, bien que de plus en plus d’habitants de ces quartiers se tournent vers ce vote. Enfin, Jean-Louis Borloo, figure tutélaire de la politique de la ville, a souligné la dérive vers la mainmise de l’Etat sur la politique de la ville et ses outils comme l’ANRU qui doivent rester des appuis à l’action locale.
Dans ce contexte, l’Anacej rappelle l’importance pour les élu·e·s et professionnnel·le·s de l’enfance et de la jeunesse de concevoir et mettre en œuvre leurs actions en transversalité avec les autres politiques. Elle réaffirme que les enfants et les jeunes ont un vécu et des propositions sur tous ces sujets comme ils l’ont démontré lors de notre dernier congrès. Les politiques publiques ne peuvent se faire sans eux (lien vers plaidoyer).
* Association des maires Ville & Banlieue de France, Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité, Association des maires d’Ile-de-France, France urbaine, Association des petites villes de France, Villes de France, Intercommunalités de France.
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