Mise à jour le 25 septembre 2019
C'EST QUOI ?
Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, l’expérimentation du Pass Culture a démarré en février, avec 12 000 jeunes volontaires dans 5 départements et, depuis juin, elle s’est étendue à l’ensemble des jeunes des 5 premiers départements et dans 9 nouveaux départements, soit potentiellement 150 000 jeunes. Cette application géolocalisée offre 500 euros d’activités culturelles à tout jeune de 18 ans. Pour cela, une enveloppe de 34 millions d’euros a été réservée dans le budget de la Culture pour l’année 2019. En vitesse de croisière, le Pass devrait être financé à hauteur de 80% par les acteurs privés et représenter un budget annuel « théorique » de 400 millions euros. « Le Pass culture ouvrira aux jeunes les portes de nos institutions culturelles, favorisera leur pratique des arts, et cela sur l’ensemble du territoire » rappelait Franck Riester, fin octobre 2018. Pour encourager la découverte, le Pass culture sera « éditorialisé » pour que « chaque Français puisse découvrir les nuances de l’offre culturelle, tester ses goûts et s’essayer à de nouvelles pratiques artistiques ». « Des algorithmes aideront les jeunes à choisir » explique Pierre Person, député LREM. Le gouvernement souhaite favoriser « les offres culturelles publiques, portées par des organismes reconnus par l’Etat ou soutenues par les collectivités locales ». Pour cela, les dépenses sont plafonnées par catégories. Ainsi, « les achats d’offres culturelles en ligne (abonnement à Deezer, Netflix, Canalplay…) sont limités à 200 euros, les biens culturels (livres ou CD) seront limités à 100 euros ». Un arrêté du 5 février vient préciser les domaines d'activité culturelle éligibles au Pass. Ils englobent les musées et lieux culturels (y compris l'achat d'œuvres), les « dédicaces, rencontres et conférences culturelles », le livre, la presse, le cinéma, l'audiovisuel, les jeux vidéos, la musique (y compris les instruments), le spectacle vivant sans oublier les « cours ou ateliers de pratique artistique et culturelle ». Le texte précise également les conditions d’inscription pour les offreurs sur le site dédié « Pass culture Pro ». Pour le ministre de la Culture, c’est un « projet ambitieux, qui nécessitera un investissement public important ». Mais, surtout, « tout va bouger, car le système devra être adapté. L’expérimentation sera utile, et, au moment de la généralisation – si généralisation il y a, nous devrons aussi réaliser une évaluation. L’évolution de l’algorithme devra être permanente ! ».
Le 11 septembre, le premier comité stratégique de la SAS Pass culture, société créée en juillet pour gérer le dispositif, a donné les premiers éléments de bilan après neuf mois d’utilisation de l’application. A ce jour, 15 000 jeunes ont ouvert un compte entre février et juin avec un niveau de dépenses de 100 euros pour quatre achats culturels. Ils dépensent en premier des livres puis de la musique. Ces achats correspondent à l’offre du catalogue, qui a bien besoin d’être enrichie. Le Président de la SAS, Damien Cuier, reconnaît qu’il faut augmenter l’offre si l’on veut diversifier les activités culturelles et bien sûr attirer davantage de jeunes. Pour le moment, avec un catalogue assez pauvre, il est bien difficile d’atteindre l’objectif de diversité culturelle. Damien Cuier, s’il reconnaît le chemin à parcourir, rappelle que l’application n’est qu’un intermédiaire et qu’elle ne saurait jouer ce rôle de médiation culturelle. Quant à l’articulation avec les Pass locaux, c’est en route et nécessitera encore du temps car, adapté à chaque cas. Sur le financement, 34 millions ont été fléchés pour 2019 et d’ici quelques jours, on n’en saura davantage pour l’année prochaine, après la présentation du budget de la culture pour 2020. Quant à la généralisation, pour reprendre les propos du Ministre, il ne faut pas se précipiter.
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