FestiPREV, le Festival international du film de prévention et citoyenneté jeunesse, dont l'Anacej est partenaire, s'est déroulé du 16 au 18 mai à La Rochelle. Deux membres de notre Comité Jeunes, Camille et Ilana, ont eu le privilège de participer au Jury Jeunes aux côtés d'autres jeunes bénévoles du Festival.
Pour cette 9e édition, le Jury jeunes a primé le court-métrage « Fais-moi signe(s) » qui sensibilise à une meilleure communication auprès des personnes malentendantes. Retour sur cette expérience marquante.
Racontez-nous votre expérience à FestiPREV ?
Ilana : FestiPREV il faut le vivre pour le comprendre. La position de Jury jeunes est très difficile : il faut savoir écouter les avis de chacun, se remettre en question, se demander si la réalisation est compréhensible par tous, etc. C’est une super expérience humaine avec les rencontres que l’on fait. Émotionnellement parlant c’est dur : on passe de différents sujets tout aussi graves les uns que les autres. Certains sont abordés avec humour, d’autres avec lourdeur pour qu’ils soient au final tous impactant. Si j’ai l’occasion d’y retourner l’année prochaine en tant que bénévole : c’est avec plaisir que j’y foncerais.
Pourquoi avoir choisi « Fais-moi signe(s) » ?
Camille : C'était le court-métrage qui selon nous regroupait le plus de critères qu'on avait pu définir comme étant les plus importants lors de nos débats: le message était puissant et facile à comprendre, l'histoire était poétique et accessible à tous les âges avec une interprétation qui reste différente à chacun néanmoins, et la qualité de l'image, du son (bref, de la réalisation) était au rendez-vous. On imaginait moins bien un autre court-métrage comme outil pédagogique à proprement parler, selon nous "Fais-moi signe(s)" est une vidéo qui permettra d'ouvrir le débat peu importe l'âge des spectateurs (enfants de maternelle, collège, lycée, ou même adultes !). En plus, on a remarqué que la surdité n'était pas une thématique qui avait été beaucoup abordée et on trouvait que c'était une bonne idée de mettre ce handicap en avant.
Pour nous ça répondait véritablement aux critères "prévention", "citoyenneté", et "jeunesse".
Ilana : On dit souvent que la communication c’est la clé. Cependant, ce film dénonce la difficulté pour des jeunes malentendants de communiquer. Le sujet est très peu abordé, discuté même si beaucoup d’adultes voudraient mettre en place dans chaque établissement scolaire des heures pour apprendre la langue des signes pour aller vers une société plus inclusive. Le film que nous avons choisi pour ce Prix de Jury jeunes nous a tous touchés, a soulevé un problème de société avec un message fort. Dans sa réalisation : il a beaucoup ému ! Certains ont versé quelques larmes. Dans sa réalisation le film atteignait presque la perfection : pas de problème majeur de son ni d’image, des plans pertinents : le message passe. (Il a d’ailleurs à la base été classé premier dans les sondages pour le prix vote du public). Il faut savoir cependant que celui-ci a été voté à la majorité et non à l’unanimité (montre bien que les débats sont importants pour les points de vus de chacun).
Quels sont les autres courts-métrages qui vous ont marqué et pourquoi ?
Camille : Mon ultime préféré c'était "Olympic Trash", parce qu'il est déjà très beau visuellement, très simple, et très impactant. L'image de ce qui ressemble à première vue à une déchetterie (qui est en fait un ancien bidonville dont les habitants ont été déportés pour les JO de Paris) avec la Marseillaise en fond sonore, c'est juste du génie !! Je n'ai pas pu prendre de notes pendant le visionnage parce que j'étais subjuguée par l'écran.
Cependant, le thème et le message n'étaient peut-être pas abordables tout de suite et facilement à tous les âges, et c'était un critère beaucoup trop important pour nous pour garder Olympic Trash sur le podium.
Un autre court-métrage qui m'a marquée est "C'est pas moi", qui touche brillamment toutes les générations sur le thème de l'écologie. La DA en stop motion et carton est juste magique, et le message est clair et "léger" - l'humour est un très bon vecteur d'info et de sensibilisation (on retrouve d'ailleurs ça dans La Culture du Viol, que j'ai adoré, beaucoup plus que Rentre bien par exemple). On a trouvé que ce court-métrage était un super outil pédagogique, mais il y avait quelque chose à propos de "Fais-moi signe(s)" qui nous touchait plus collectivement. Heureusement, "C'est pas moi" a été choisi par le Jury pro pour leur Grand prix.
Ilana : Ces films sont faits par des jeunes et ça se ressent : leur participation est primordiale pour savoir comment toucher les jeunes de leur âge. Tous ces cours-métrages abordent des thématiques importantes qui sont souvent oubliées. Le film ici est utilisé comme moyen d’expression et de sensibilisation à ces sujets. Il accroche les spectateurs. La manière dont tous ces films ont été amenés partait de constats graves, une problématique qui est dans tous les cas légitime.
Retrouvez sur la chaîne YouTube de FestiPREV les 36 films de la sélection officielle 2024 que vous pourrez utiliser gratuitement comme outils pédagogiques au sein de vos services, de vos conseils d’enfants et de jeunes et structures jeunesse…
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