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Le CESE a présenté son rapport sur l'EVARS

Dernière mise à jour : 8 oct.

Le CESE (Conseil économique, social et environnemental) a présenté le 10 septembre dernier son rapport et son projet d’avis « Éduquer à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS)».



En novembre 2023, le CESE s'était associé à l'Anacej dans le cadre de la consultation EVARS qu'elle menait auprès des jeunes de moins de 25 ans, dont ceux issus des dispositifs de participation. Pour mieux faire comprendre le sujet de l'EVARS et apporter des ressources à nos adhérents, l'Anacej organise une session Anacej Bonjour le mardi 3 décembre 2024 avec Evanne Jeanne-Rose du CESE.


Engagé sur les questions d'éducation populaire, Evanne Jeanne-Rose est vice-président de l'Union Nationale pour l'Habitat des Jeunes, qui fait partie du réseau Cnajep. À ce titre il est membre du CESE et est co-rapporteur de l'avis relatif à l'EVARS. Il a répondu pour nous à quelques de questions.


EVARS : de quoi parle-t-on ?

On parle d'une éducation qui a trait au besoin de développement de l'enfant sur le plan social, sur le plan affectif, sexuel et physique, sur le plan de sa relation envers soi-même et aux autres. Dans l'EVARS cela commence assez tôt, avec des interrogations telles "quel est mon corps ?",  "Comment savoir ce qui m'est agréable, ce qui est désagréable aux autres ?", "Comment je gère une rupture amicale ?". Un enfant qui ne sait pas gérer une rupture amicale pourrait avoir des difficultés à gérer toute autre rupture, y compris amoureuse.


Quel est le lien entre l'EVARS et les droits de l'enfant ?

Dans ses droits, l'enfant a tout d'abord le droit d'être protégé. Être protégé ce n'est pas être mis sous cloche. C'est être en mesure de réagir et de se protéger contre toute forme de violation ou d'agression. L'enfant a besoin de savoir quand est-ce que son consentement est attaqué et comment se protéger du danger... Le droit à l'éducation tel qu'il est défini dans la CIDE (Convention Internationale des Droits de l'Enfants), c'est notamment l'accès à toutes les informations qui vont permettre de construire une relation harmonieuse avec son semblable et de pouvoir bien vivre en société.

En parallèle, il y a une responsabilité des adultes de mettre en application ces droits, puisque les enfants n'ont pas la capacité juridique de les faire respecter. Ce ne sont pas uniquement les parents qui doivent veiller au respect des droits, c'est aussi le devoir de la société dans son ensemble.


Pourquoi le CESE s'est-il saisi de cette question ?

L'une des raisons principales c'est que trois associations ont assigné l'état en justice pour non-application de la loi 2001. Une autre raison c'est qu'en 2023 des baromètres du Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes rappelaient que les stéréotypes sexistes s'accentuaient. Il a aussi été relevé une hausse des maladies sexuellement transmissibles. Si nous en sommes à ce stade, cela démontre que le travail n'est pas abouti.

Les campagnes qu'on a pu produire sur le sujet sont en recul, sur le plan de la vie relationnelle et intime on se rend bien compte qu'il y a une inégalité entre les femmes et les hommes. On a tendance à penser que la nouvelle génération serait unanimement porteuse des questions d'égalité et que le travail serait abouti parce qu'elle s'en est saisie. En réalité la nouvelle génération semble plutôt préoccupée par ces problématiques et il faut l'aider à résoudre ces problèmes. Les campagnes ne sont pas suffisantes, il faut aller plus loin.


Quels constats avez-vous tirés des consultations ?

Du côté des enfants et des jeunes, il y a une vraie demande des jeunes d'être outillés, de pouvoir en discuter, d'avoir des adultes en responsabilité, en capacité et avec la bonne posture. Pour les associations, elles sont soumises aux aléas politiques, il y a une baisse des financements et cela rend instable leur pouvoir d'action.

Sur les consultations nous nous sommes aperçus que les parents répondaient "à la place" des enfants au lieu de "avec" eux. Certains parents pensent être les plus à même pour identifier les besoins de leur enfant sur le sujet... Cela va à l'inverse tout ce que l'on défend en tant qu'acteur de la protection de l'enfance.


En quoi les espaces de participation jeunesse sont concernés ?

Tous les lieux qui se donnent une ambition du point de vue des jeunes, notamment une ambition éducative, sont concernés. Car dès le moment où on a une ambition éducative, elle doit être réfléchie, pensée et elle doit intégrer les enjeux éducatifs du moment. C'est-à-dire :

  • Dégradation de la santé sexuelle des jeunes

  • Comportements violents et sexistes entre jeunes dans leur relation affective

Tout espace doit pouvoir sécuriser sur l'un des deux versants.


Faut-il être formé pour traiter ce sujet avec les jeunes, quelles recommandations pour les pros jeunesse ?

Si on veut faire de l'EVARS il faut être formé. Il ne faut pas vouloir répondre à toutes les questions si on n'en a pas les connaissances. Pour un professionnel qui souhaiterait aborder ces questions avec les jeunes, il existe des structures locales spécialisées sur le sujet, avec qui il ne faut pas hésiter à s'associer.


Comment allez-vous diffuser cet avis du CESE ?

Ces avis seront relayés à la presse pour informer ceux qui travaillent sur ces questions. Nous réalisons un travail de plaidoyer auprès du gouvernement et auprès des parlementaires.

Nous souhaitons nous rendre dans les territoires pour pouvoir en discuter, en prenant part à des temps des regroupements avec des acteurs locaux.


Propos recueillis auprès de Evanne Jeanne-Rose, membre du CESE, que vous retrouverez pour en savoir davantage sur ce sujet lors de la session Anacej Bonjour du 3 décembre.

Retrouvez toutes les informations relatives à l'avis du CESE sur l'EVARS sur ce site.

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